La qualité de l'air en Auvergne-Rhône-Alpes

Au cours de l’année 2022, de nombreux territoires de la région ont vu leurs concentrations moyennes annuelles se stabiliser et pour certains réaugmenter légèrement, pour les polluants principalement surveillés. Cette année marque ainsi le pas dans la baisse continue des concentrations en polluants observées ces dernières années.


L’année 2022 a été marquée d’un point de vue météorologique par :

  • Un hiver plutôt doux avec moins d’épisodes de pollution que les hivers antérieurs
  • Un été très chaud et très ensoleillé, avec des caractéristiques caniculaires presque à la hauteur de l’été 2003

 

Concentrations en polluants

Ozone (O3)

L’été 2022 a été favorable à la formation de l’ozone en lien avec des épisodes particulièrement chauds presque à la hauteur de 2003, année caniculaire remarquable. Ainsi, sur l’ensemble de la région, les moyennes annuelles augmentent en 2022 par rapport à 2021.  Malgré des variations interannuelles, la tendance à la hausse des niveaux de concentration se poursuit sur le long terme.

 

Dioxyde d’azote (NO2)

Malgré quelques disparités territoriales, la moyenne annuelle régionale 2022 s’affiche comme stable par rapport à 2021. L’amélioration tendancielle du parc roulant de véhicules est contrebalancée par la reprise du trafic routier post COVID.    Seule l’agglomération lyonnaise reste encore touchée par des dépassements réglementaires à proximité des axes routiers majeurs.

 

Particules (PM10 / PM2,5)

La moyenne sur l’ensemble de la région en 2022 est en augmentation par rapport à 2021, marquant une inflexion par rapport à la tendance, qui présentait une diminution régulière depuis 2007 malgré une stabilisation à partir de 2014.
En région Auvergne-Rhône-Alpes, à l’instar de la France, au cours de l’hiver (période la plus propice à l’accumulation des particules fines), les températures ont été majoritairement supérieures aux normales à l’exception de janvier. Cette douceur hivernale provoquant à priori une baisse des besoins en chauffage au bois, principale source d’émissions de particules fines dans la région.
Néanmoins la situation de précarité énergétique liée à la hausse du prix des énergies fossiles, combinée à l’appel fait auprès des particuliers et des entreprises en faveur d’une plus grande sobriété énergétique a pu entrainer un report vers l’usage du bois, comme mode de chauffage, ainsi que l’usage de bois de mauvaise qualité (bois humide, mauvaises essences de bois…) provoquant potentiellement des surémissions de particules fines. Cette hypothèse est confirmée par le CITEPA qui indique un recours accru au bois de chauffage en 2022 en France compte-tenu de la hausse du prix de l’énergie. Les événements ponctuels tels que les remontées de poussières sahariennes ou les incendies estivaux ont aussi pu faire augmenter localement des moyennes journalières ou mensuelles, mais ne peuvent expliquer des variations franches dans les concentrations moyennes annuelles.

 

Autres polluants

Comme en 2021, les concentrations du reste des polluants sont en diminution globale, entrainant l’absence de dépassements réglementaires. Plus spécifiquement, pour la seconde année de suite, l’ensemble des mesures benzo(a)pyrène de la région est inférieur à la valeur cible.

Exposition des populations aux dépassements réglementaires

Deux polluants dépassent toujours les valeurs fixées par la réglementation : le dioxyde d’azote (NO2), essentiellement sur des zones à proximité du trafic et l’ozone (O3), essentiellement à l'est de la région et sur des zones d’altitude.

Bilan des épisodes de pollution

L’année 2022 a connu 32 jours de vigilance pollution. Cette valeur est en augmentation par rapport à 2021 mais reste inférieure à la moyenne des 10 dernières années (44 jours).

L’hiver 2022 a été particulièrement doux mais néanmoins marqué par un intense épisode de froid en janvier. Ainsi, les PM10 restent responsables de la majeure partie des activations de vigilance avec deux épisodes en janvier ainsi que trois vagues de vigilance liées aux particules désertiques pour un total de 25 journées.

L’été 2022, exceptionnellement chaud avec trois vagues de chaleur successives a vu le nombre de vigilances liées à l’ozone augmenter par rapport à 2021, passant de 6 à 9. Cette valeur reste toutefois inférieure aux années antérieures comparables, comme 2019 qui avait compté 16 journées de vigilance ozone.

[Mise à jour : novembre 2023]