Glossaire

Adaptation (au changement climatique)

Ajustement des systèmes naturels ou humains en réponse à des stimuli climatiques ou à leurs effets, afin d’atténuer les effets néfastes ou d’exploiter des opportunités bénéfiques.. L’adaptation peut être anticipée ou réactive, publique ou privée, autonome ou planifiée. Sa finalité, dans la politique d’adaptation française, est de protéger les personnes et les biens (risques et santé publique) ; d’éviter les inégalités sociales, de limiter les coûts et de tirer parti des avantages, et enfin de préserver le patrimoine naturel.

Aléa climatique

L’aléa climatique est un évènement climatique ou d’origine climatique susceptible de se produire (avec une probabilité plus ou moins élevée) et pouvant entraîner des dommages sur les populations, les activités et les milieux. Les aléas peuvent être soit des évolutions tendancielles, soit des extrêmes climatiques.

Liste des aléas climatiques :

  • Évolutions tendancielles
    • Augmentation des températures moyennes de l’air
    • Augmentation des températures maximales
    • Evolution du régime de précipitations
    • Augmentation de la température des cours d’eau et des lacs
    • Elévation du niveau de la mer (érosion et submersion permanente)
    • Diminution de l’enneigement (quantité et durée)
    • Changement dans le cycle de gelées (diminution du nombre, décalage dans le temps)
    • Perturbation dans les conditions de vent
    • Variation de l’irradiation solaire(ampleur, durée)
  • Extrêmes climatiques
    • Sécheresse
    • Inondation
    • Surcote marine (submersion temporaire)
    • Vague de chaleur
    • Mouvement de terrain
    • Feux de forêt

Bilan hydrique

Somme algébrique des flux d’eau concernant la parcelle agricole (à différencier du bilan hydrologique, terme utilisé à l’échelle du bassin versant). En situation de plaine, on compte positivement dans ce bilan : la pluie, l’irrigation et les remontées capillaires. On compte négativement : l’évapotranspiration réelle, le ruissellement (résultant de la capacité limitée d’infiltration) et le drainage (ou percolation). Le bilan simplifié ne tient pas compte des remontées capillaires. La variation de stock en eau (journalière, hebdomadaire ou décadaire) à l’intérieur de la réserve utile est gouvernée par ce bilan : ΔS = P + (I) – ETR – Ruissellement – D.

Canicule

Une canicule est une vague de chaleur très forte qui se produit en été et qui dure plusieurs jours et nuits. La caractérisation thermique d’une canicule est subjective, car elle dépend de la sensibilité des populations et donc du lieu où elle se produit. En France, les services météorologiques préviennent qu’il existe un risque de canicule lorsque pendant au moins trois jours, les températures minimales, en particulier la nuit, sont au-dessus de 20°C et les températures maximales supérieures à 33°C.

Changement climatique

Modification de certains paramètres du climat.

Climat

Description quantitative des statistiques des variables atmosphériques et de surface sur une période de 30 ans en faisant abstraction des années particulières de cette période. Le climat est décrit par des paramètres, incluant les valeurs centrales (moyenne, médiane), mais aussi la variabilité* (variance, extrêmes, cycles) et des liaisons spatio-temporelles et inter-variables.

Climat réel / climat normal

Il est généralement admis que la consommation de chauffage est proportionnelle à la rigueur climatique de l'hiver (NB : il n'y a pas de correction climatique liée à la climatisation). Les consommations à climat normal correspondent aux consommations corrigées des effets de température ; les consommations à climat réel sont celles qui ont été effectivement consommées au cours de l’année.

CMS

Combustibles Minéraux Solides

Effet de serre

Certains gaz présents naturellement dans l’atmosphère agissent comme une serre en captant une partie du rayonnement solaire et augmentent ainsi la température de la Terre. En l’absence de ces gaz, la température moyenne de la Terre serait de - 18 °C ! Ce phénomène naturel, appelé « effet de serre » est donc propice à la vie sur Terre. Cependant son équilibre est fragile.
Il existe un large consensus sur la réalité des modifications climatiques dues à un renforcement de l’effet de serre lié aux activités humaines. Depuis le début de l’ère industrielle (fin du XVIIIe siècle), les concentrations de gaz à effet de serre ne cessent d’augmenter et n’ont jamais été aussi fortes depuis plusieurs centaines de milliers d’années.

Énergie primaire

L'énergie primaire est la première forme de l'énergie directement disponible dans la nature : bois, charbon, gaz naturel, pétrole, vent, rayonnement solaire, énergie hydraulique, géothermique… L'énergie primaire n'est pas toujours directement utilisable et fait donc souvent l'objet de transformations : exemple, raffinage du pétrole pour avoir de l'essence ou du gazole ; combustion du charbon pour produire de l'électricité dans une centrale thermique.

Énergie finale

L'énergie finale est l'énergie livrée aux consommateurs pour être convertie en énergie utile. Exemple : électricité, essence, gaz, gazole, fioul domestique etc.

Énergie utile

L'énergie utile est l'énergie dont dispose le consommateur, après transformation par ses équipements (chaudières, convecteurs électriques, ampoules électriques). La différence entre l'énergie finale et l'énergie utile tient essentiellement au rendement des appareils utilisés pour transformer cette énergie finale.

Énergie renouvelable

Energie produite à partir de sources non fossiles renouvelables, à savoir : énergie éolienne, solaire, aérothermique, géographique, hydrothermique, marine et hydroélectrique, biomasse, gaz de décharge, gaz des stations d'épuration d'eaux usées et biogaz (définition de la directive 2009/28/CE du 23 avril 2009 relative à la promotion de l'utilisation de l'énergie produite à partir de sources renouvelables).

Énergies renouvelables thermiques (ENRt) 

Agrégat statistique qui regroupe l’ensemble des énergies renouvelables non électriques. Sont donc exclues les sources d’électricité hydrauliques, éoliennes, photovoltaïques et géothermiques (haute température) qui, dans les bilans de l’énergie, sont comptabilisées à la rubrique électricité. Les ENRt comprennent le bois de chauffage, commercialisé ou non, les déchets urbains et industriels renouvelables, la géothermie valorisée sous fore de chaleur, le solaire thermique, les résidus de bois et de récoltes, le biogaz, les biocarburants et les pompes à chaleur.

Étiage

Correspond à une période où l’écoulement d’un cours d’eau est particulièrement faible. En période d’étiage, le niveau de débit moyen journalier est ainsi inférieur au débit moyen journalier que l’on observe habituellement, y compris en période de basses eaux.

Exposition aux aléas climatiques

L’exposition aux aléas climatiques correspond à l’ensemble des populations, milieux et activités qui peuvent être affectés par les aléas climatiques. Elle est caractérisée par une nature d’exposition et par un niveau d’exposition qui définissent l’enjeu de la politique d’adaptation et l’approche à suivre par la collectivité.

  • La nature d’exposition : typologie de ce qui est exposé : un processus industriel (par exemple le système de refroidissement d’une usine), des actifs de production (par exemple une turbine hydroélectrique) ; des infrastructures, des bâtiments, des sites touristiques naturels ; les habitants des zones rurales isolées/des zones urbaines denses, etc…
  • Le niveau d’exposition : « volume » (ou encore quantification) de ce qui est exposé : un unique bâtiment, un quartier ou une ville ; un hectare ou plusieurs milliers d’hectares de culture (etc…).

Forte chaleur

Définie à partir de seuils de températures minimales et maximales, atteintes ou dépassées simultanément un jour donné. Les seuils de température permettant de définir la canicule ont été choisis sur la base d’un travail conjoint entre Météo-France et l’Institut National de Veille Sanitaire, en fonction de critères de santé publique. Ils correspondent aux seuils à partir desquels on a pu observer une surmortalité journalière supérieure de 50 à 100%, par rapport à la moyenne glissante sur 3 ans de la mortalité pour la même journée, pour quatorze agglomérations françaises.

GHG Protocol (Greenhouse Gas Protocol Initiative)

Méthode reconnue internationalement pour la comptabilité carbone. Initié en 1998 par le World Resource Institute (WRI) et le World Business Council for Sustainable Development (WBCSD), il a été développé en partenariat avec des entreprises, des ONG et des gouvernements. Il met à disposition un ensemble de ressources, outils et données pour le calcul d’empreinte carbone.

Impact d’un risque climatique

  • L'impact d’un risque climatique est la mesure des conséquences de la manifestation d’un risque climatique donné sur un territoire donné et/ou dans un secteur donné. On parlera par exemple de l’impact d’une tempête sur le secteur forestier ou de l’impact d’une canicule sur la population d’une ville.
  • Effet positif ou négatif qu’un changement a ou pourrait avoir sur un phénomène. Par exemple, les variations de rendement des cultures ou de minéralisation* des sols sont des impacts du changement climatique.

Indice Forêt Météo (IFM)

Indicateur du risque d'occurrence d'un feu de forêt. Cet indicateur rend compte des conditionsmétéorologiques propices aux départs et à la propagation de feux de forêts pour une région ou sous-région donnée. Il est calculé à partirde données météorologiques simples: température, humidité de l'air, vitesse du vent et précipitations. Ces composantes alimentent un modèle numérique qui simule le temps ou le climat, pour représenter l'état hydrique de la végétation et le risque d'incendie qui en découle

Intensité énergétique

L’intensité énergétique est une mesure de l'efficacité énergétique d'une économie. Elle est calculée comme le rapport de la consommation d'énergie et de la production (mesurée par le produit intérieur brut). (source : DGEC)

Inventaire des émissions de GES

Cette méthode permet le calcul de toutes les émissions directes émises sur un territoire par l'ensemble des acteurs (se limite au Scope 1).

Incertitude

Terme dont l’acception statistique renvoie aux imprécisions entachant tout processus de mesure ou de simulation. Elles peuvent le plus souvent être quantifiées au moyen de méthodes statistique fondées sur l’analyse des écarts entre répétitions ou des erreurs par rapport à une référence.

Îlot de chaleur urbain

Un îlot de chaleur urbain correspond à une élévation locale de la température de l’air et des surfaces (moyennes et extrêmes) en secteur urbain par rapport à la périphérie rurale. Un îlot de chaleur urbain nait d’une conjonction de facteurs relevant à la fois des caractéristiques de la ville (orientation des rues, imperméabilisation des surfaces, albedo moyen…) et de ses activité (sources de chaleur supplémentaires comme les transports, les activités industrielles etc…).

Méthode globale de calcul des émissions de GES

Cette méthode comptabilise les émissions directes et indirectes d'un territoire.

Modèle climatique (ou simulateur de climat)

Le climat est généralement calculé à partir des observations météorologiques disponibles. Pour le passé lointain et les futurs possibles, il faut avoir recours aux théories de la physique. Un simulateur de climat fonctionne comme un modèle de prévision météorologique, à la différence qu’on se désintéresse de la chronologie prévue pour ne retenir que la distribution statistique des variables. Pour simuler le climat, il faut représenter le globe et les interactions océan-atmosphère. Une fois la simulation globale établie, on peut utiliser des méthodes de régionalisation pour les études d’impact.

Normale (données climat)

Une normale est une moyenne sur 30 ans et permet de décrire le climat. On peut comparer entre elles des normales sur différentes périodes et en conclure un pourcentage de hausse ou de baisse.
Mais ceci n’est pas une tendance en lien avec le changement climatique ; ceci correspond uniquement à la différence entre 2 normales et pas besoin de parler en ordre de grandeur même si comme pour toute mesure il existe une erreur dans la mesure et donc un intervalle de confiance.

Phénologie

Étude d’événements se produisant de manière périodique durant le cycle de croissance de la plante et déterminés par les variations saisonnières du climat. La croissance d’une plante est ainsi jalonnée par des stades phénologiques, qui correspondent chacun à des formes bien particulières de la plante.

Pouvoir de réchauffement global (PRG)

La durée de vie dans l'atmosphère des gaz à effet de serre varie énormément : douze ans pour le méthane, une centaine d'années pour le gaz carbonique et... 50 000 ans pour l'hexafluorure de soufre ! Ceci veut dire que le gaz carbonique produit aujourd'hui fera encore effet dans un siècle. Les émissions de gaz à effet de serre sont généralement exprimées en tonne équivalent CO2 (teq CO2), unité commune pour l'ensemble des gaz qui prend en compte leurs caractéristiques (durée de vie et capacité à réchauffer la planète). 1 kteqCO2 = 1000 teqCO2. Pour obtenir une équivalence entre eux, on définit le pouvoir de réchauffement global d’un gaz (PRG). C’est le ratio entre le réchauffement provoqué par 1 kg de gaz et 1 kg de CO2. Dans les bilans publiés dans le cadre du protocole de Kyoto, le ratio est exprimé pour des effets comparés à 100 ans. Pour 1 kg de méthane émis en 2000, son effet à l’horizon 2100 sera le même que 21 kg de CO2 émis en 2000. Le PRG 100 ans du méthane est donc de 21.

Préfixes

Ils représentent des multiples des unités :

  • kilo (k, pour mille)
  • méga (M, pour million)
  • giga (G, pour milliard)
  • téra (T, pour mille milliards)

Projection – Prévision

Les projections sont fondées sur des hypothèses relatives au fonctionnement du système étudié. On y décrit les états futurs du système sur la base de ces hypothèses. Les prévisions sont des projections dans lesquelles on aurait attribué des degrés de vraisemblance aux états alors atteints. Par exemple, modéliser le climat en France en 2020 constitue une projection, alors qu’attribuer un degré de vraisemblance à cette réalisation constitue une prévision.

Résilience

Le terme de résilience a été introduit en France par Boris Cyrulnik, qui la définit comme "la capacité à se développer quand même, dans des environnements qui auraient du être délabrants". La résilience a été déclinée dans les domaines de la physique, de l’économie, en informatique, en écologie... Le Livre Blanc "Défense et sécurité nationale" définit la résilience comme "la volonté et la capacité d’un pays, de la société et des pouvoirs publics à résister aux conséquences d’événements graves, puis à rétablir rapidement leur fonctionnement normal, à tout le moins dans des conditions socialement acceptables". La résilience sociétale se caractérise par l’ensemble des moyens et actions qu’une société met en œuvre aux plans collectif et individuel pour lui permettre de prévenir et de résister aux catastrophes, agressions et désastres majeurs de toutes natures avec le moins de conséquences dommageables sur la vie sociétale, de s’adapter ou de se reconstruire. Elle implique conscience des risques et menaces, préparation, rectitude des comportements, résistance psychologique et sens de l’intérêt général.

Risque climatique

Un risque climatique est défini par l’interaction de trois composantes que sont

  1. l’aléa climatique ;
  2. l’exposition des populations, milieux et activités sur un territoire à cet aléa ;
  3. leur vulnérabilité à cet aléa climatique.

Scope 1

Ce sont les émissions directes produites par les sources fixes ou mobiles nécessaires aux activités d'une personne morale.

Scope 2

Ce sont les émissions indirectes associées à la consommation d'électricité, de chaleur ou de vapeur nécessaires aux activités d'une personne morale.

Scope 3

Ce sont les émissions indirectes non prises en compte dans le Scope 2 c'est à dire les transports de marchandises amont, les déchets, les achats de produits ou de services,...

Sensibilité

Propension à être affectée, favorablement ou défavorablement, par la manifestation d’un aléa.

Série climatique

Série de données couvrant une période temporelle suffisamment longue pour définir le climat (30 ans en règle générale).

Tendance (changement climatique)

Pour obtenir une tendance en lien avec le changement climatique, il est nécessaire d’utiliser des séries sur 50 années consécutives au minimum. Ceci permet de prendre du recul par rapport à la variabilité interannuelle naturelle du climat.
Il est indispensable aussi d’utiliser des longues séries nettoyées statistiquement de tout signal autre que purement climatique ; on parle d’homogénéisation des longues séries. A partir de ces longues séries homogénéisées, il est alors possible d’évaluer une tendance en ajustant les valeurs annuelles de la série par une droite de régression.
C’est pourquoi on parle ensuite de préférence en termes d’ordre de grandeur, suite à cette estimation par régression linéaire.
Une valeur de tendance est donc obtenue, il reste à la valider par un test statistique (de Fisher en général) de manière à s’assurer de la significativité de cette tendance.
En effet on peut avoir une tendance et non significativité ; la variable ‘temps’ dans ce cas n’explique pas suffisamment à elle seule le paramètre étudié (température par exemple).
Si le test confirme la significativité, on parle d’ordre de grandeur de la tendance significative à la hausse ou à la baisse, à interpréter avec précaution.

Tep

La tonne d'équivalent pétrole (tep) est une unité de mesure de l'énergie couramment utilisée par les économistes de l'énergie pour comparer les énergies entre elles. C'est l'énergie produite par la combustion d'une tonne de pétrole moyen, ce qui représente environ 11 600 kWh. Les anglo-saxons utilisent également le baril équivalent pétrole, ou boe (barrel of oil equivalent) qui vaut environ 0,135 tep, selon l'équivalence 1 tep = environ 7,3 barils (le baril étant une mesure de capacité valant 159 litres). Quelques exemples d'équivalence : 1 tonne de charbon = 0,6 tep environ, 1 tonne d'essence = 1,05 tep, 1 tonne de fioul = 1,00 tep, 1 tonne de bois = 0,3 tep.

Vulnérabilité aux aléas climatiques

La vulnérabilité aux aléas climatique caractérise le degré au niveau duquel un système peut subir ou être affecté négativement par les effets des aléas climatiques, y compris les phénomènes climatiques extrêmes, et par la variabilité climatique.

La vulnérabilité d’un territoire aux aléas climatiques dépend de multiples facteurs, dont l’aménagement du territoire, l’occupation des sols, les activités économiques locales, l’existence d’infrastructures de protection, la structure par âge et le niveau de vie des ménages, etc. Elle ne doit pas être confondue avec la vulnérabilité d’un territoire à la hausse des prix des énergies et à leur variabilité. Cette-dernière est une vulnérabilité économique indépendante des scénarios climatiques (même si de nombreuses réponses sont communes aux deux problématiques changement climatique et augmentation du prix des énergies).

Exemples :
1. Les personnes âgées et enfants en bas âge sont vulnérables aux épisodes prolongés de fortes chaleurs si leurs comportements n’intègrent pas le paramètre chaleur
2. Lors des périodes de sécheresse entraînant une variation du volume des sols argileux, les maisons individuelles construites sur un terrain argileux sont vulnérables à un retrait-gonflement des argiles si l’aléa n’a pas été pris en considération dans la conception et la construction des bâtiments.