Dans les démarches de type Plans climat air énergie territoriaux (PCAET) menées par les territoires, la notion de « puits de carbone » est souvent abordée. Depuis 2024, l’ORCAE propose une estimation des puits de carbone basée sur l’outil ALDO de l’ADEME. Cette méthodologie, dont les principes sont présentés ci-dessous, remplace celle élaborée historiquement par l’ORCAE. Les données diffusées par l’Observatoire peuvent donc présenter des différences avec celles diffusées avant 2024.
 

La séquestration du carbone se fait par les sols (matière organique), la litière, la biomasse vivante ou morte et les produits bois. Elle se fait aussi par les océans, mais la région Auvergne-Rhône-Alpes n’est pas concernée.


L’outil ALDO, proposé par l’ADEME, permet d’estimer au niveau territorial :

  • les stocks dans les sols et les forêts (y compris les produits issus du bois)
  • les flux de carbone liés aux changements d’affectation des sols (artificialisation, boisement, accroissement net des végétaux,…). Ces flux peuvent être positifs lorsqu’ils entrainent une séquestration nette de CO2 (accroissement de la végétation) ou négatifs lorsqu’ils provoquent une libération de CO2 dans l’atmosphère (artificialisation d’un sol par exemple)


Les éléments pris en compte dans la méthodologie d’estimation des stocks et flux de carbone se basent sur :

  • l’occupation des sols et ses changements
  • la mode gestion des milieux : pratiques agricoles, gestion sylvicole,…
  • l’utilisation de la biomasse prélevée (produits bois) : l’outil ALDO propose pour cette partie deux approches : par défaut l’approche récolte et l’approche consommation de bois. Dans le cadre de ces analyses thématiques c’est l’approche consommation qui a été choisie. Selon cette approche, le stock est affecté à un territoire à hauteur de la quantité de produit-bois que celui-ci consomme. Cette consommation réelle n'étant pas connue, elle est estimée au prorata de sa population.

Le stock de carbone

Cet indicateur permet d’évaluer le stock de carbone par catégorie d’occupation du sol.

La base Corine Land Cover (CLC, année 2018) et les BD Forêt® et HAIE® de l'IGN permettent de déterminer, par commune, les surfaces (en hectare) de chaque catégorie d’occupation du sol.

Ensuite, pour chaque catégorie d’occupation du sol, on applique un ratio stock de carbone de référence (à l’hectare) pour chacun des réservoirs (sol, litière, biomasse vivante et biomasse morte).

Une méthodologie de calcul spécifique est appliquée pour les haies et les produits bois.

En savoir plus sur la méthodologie de calcul des stocks de carbone dans l’outil ALDO

Les flux annuels de carbone

Cet indicateur permet d’évaluer le CO2 libéré ou stocké annuellement par catégorie d’occupation du sol.

La base Corine Land Cover permet de déterminer, par commune, les variations de surfaces (en hectare) de chaque catégorie d’occupation du sol entre les deux derniers millésimes (2018 vs 2012). On applique à ces changements d'occupation du sol, des flux de référence unitaires associés pour obtenir la valeur (positive ou négative) du flux lié au changement d’affectation des sols.

Pour la biomasse forestière il est également tenu compte du flux lié à l’accroissement net des végétaux auquel on soustrait la mortalité des végétaux et les prélèvements de bois afin de quantifier l'augmentation nette de la biomasse vivante (aérienne et racinaire).

Une méthodologie de calcul spécifique est appliquée pour les produits bois à partir du calcul des récoltes théoriques par usage par territoire et totales et de la distribution des stocks de carbone répartis par habitant (approche consommation citée plus haut)

En savoir plus sur la méthodologie de calcul des flux de carbone dans l’outil ALDO.

[Mise à jour : mai 2024]