L’analyse des indicateurs relatifs à la gestion de l’eau suivis par l’ORCAE va dans le sens d’une diminution de la disponibilité de la ressource en eau, particulièrement sur la dernière décennie à l’été et en début d’automne, même si la grande hétérogénéité des résultats obtenus ne permet pas de conclure, de manière solide, sur le lien principal direct entre changement climatique et conséquences observées.
L’Observatoire régional climat-ait-énergie (ORCAE) d’Auvergne-Rhône-Alpes suit l’évolution de la ressource en eau sur le long terme en s’appuyant sur différents indicateurs utilisés par les dispositifs de surveillance pour les eaux de surface : débit moyen de référence (module), débit minimal moyen calculé sur 3 jours consécutifs (VCN3), débit mensuel minimal par année (QMNA).
L’étude des évolutions des principales variables depuis plus de 50 ans montre :
- Une variabilité interannuelle des débits moyens annuels très forte. Cependant si l’on s’intéresse à l’écart des débits moyens annuels de chaque année par rapport au module moyen annuel calculé sur la totalité de la période d’observation, on constate un déficit depuis le début des années 90 sur la majorité des rivières observées. Cette baisse est particulièrement visible du printemps à l’été et est très marquée en début d’automne pour l’ensemble des cours d’eau pour lesquels les données permettent la comparaison sur l’ensemble de la période. Ceci est vraisemblablement lié à la baisse des précipitations automnales ces dix dernières années.
- Une avance d’un mois du pic du débit mensuel maximal et donc du pic de crue et une hausse de l’intensité des débits hivernaux particulièrement en janvier et février de certains cours d’eau.
- Une apparition d’un pic de débit assez marqué au mois de mai en sus de la pointe hivernale de nombreux cours d’eau.
- Une variabilité de la répartition des débits au long de l’année plus marquée.
- Une diminution très visible des débits à l’étiage sur les 2 indicateurs observés VCN3 et QMNA5.
- Des débits minimaux qui atteignent régulièrement des niveaux de périodicité décennale ou quinquennale, pour de plus en plus de cours d’eau, sur les 10 dernières années. La fréquence d’évènements statistiques rares ou peu fréquents semble donc augmenter depuis la dernière décennie.
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